Tramadol : un médicament analgésique puissant

Le tramadol est un médicament appartenant à la classe des antalgiques opioïdes. Il est principalement utilisé pour soulager les douleurs modérées à intenses, notamment lorsque les traitements antalgiques plus légers comme le paracétamol ou l’ibuprofène ne sont pas suffisants.

Ce médicament est couramment prescrit dans les situations suivantes :

• Douleurs chroniques : arthrose, lombalgies, douleurs neuropathiques.

• Douleurs aiguës post-opératoires : suite à une intervention chirurgicale ou à un traumatisme.

• Douleurs liées à des affections cancéreuses, lorsqu’un traitement plus fort que les antalgiques de palier 1 est nécessaire.

Le tramadol agit en bloquant la transmission des signaux de mal dans le système nerveux central. Il fonctionne à la fois sur les récepteurs opioïdes et en inhibant la recapture de la sérotonine et de la noradrénaline, deux neurotransmetteurs impliqués dans la modulation de la douleur.

Son efficacité permet d'apporter un soulagement significatif, mais son usage doit être encadré médicalement en raison de son potentiel addictif et de ses effets secondaires.

Le tramadol, bien qu'efficace contre la douleur, n’est pas un médicament anodin. Son utilisation comporte plusieurs risques et effets indésirables, ce qui explique pourquoi il doit être pris avec prudence et toujours sous supervision médicale.

1. Risque de dépendance et d’accoutumance : Une utilisation prolongée ou mal encadrée peut entraîner une tolérance (besoin de doses plus élevées pour obtenir le même effet), une dépendance physique et une addiction psychologique.

2. Risque de syndrome sérotoninergique : Le tramadol agit aussi sur les neurotransmetteurs (sérotonine, noradrénaline). Pris en association avec certains antidépresseurs ou autres médicaments, il peut provoquer un syndrome sérotoninergique, une réaction potentiellement grave.

3. Crises convulsives : À fortes doses ou chez des personnes prédisposées, le tramadol peut augmenter le risque de convulsions. Ce risque est encore plus élevé en cas d’association avec d’autres médicaments stimulant le système nerveux central.

4. Interactions médicamenteuses : Le tramadol interagit avec de nombreux médicaments (antidépresseurs, somnifères, antipsychotiques…), ce qui peut amplifier ses effets indésirables ou en réduire l’efficacité.

5. Non adapté à tout le monde : Le tramadol est contre-indiqué chez les enfants de moins de 15 ans, chez les personnes souffrant d’insuffisance hépatique ou rénale sévère, ou chez celles ayant des antécédents de dépendance aux substances.

Est-ce que le tramadol est un opiacé ?

En France, le tramadol n'est pas considéré comme un opiacé au sens strict. Le tramadol est un opioïde de synthèse. Il ne provient pas directement du pavot à opium mais a une action analgésique similaire en se fixant sur les mêmes récepteurs cérébraux que la morphine.

Quelle est la différence entre opiacé et opioïde ?

• Le terme "opiacé" désigne spécifiquement les substances naturellement extraites de l'opium.

• Le terme "opioïde" est plus large. Il regroupe toutes les substances, naturelles, semi-synthétiques ou synthétiques, qui agissent sur les récepteurs du cerveau pour soulager le mal.

Est-ce que dans le tramadol il y a de la morphine ?

Non, il est souvent décrit comme moins puissant que la morphine, mais son usage reste encadré en raison de ses effets secondaires et de son risque de dépendance important.

Il est possible de prendre 2 comprimés de 50 mg en une seule prise si cela a été prescrit ou validé par un médecin.

Cependant, il est essentiel de respecter certaines précautions :

• La dose initiale recommandée pour un adulte est souvent de 50 à 100 mg.

• En général, le tramadol peut être pris toutes les 4 à 6 heures, sans dépasser la dose maximale quotidienne.

• La dose maximale par jour est de 400 mg (sauf avis médical contraire).

Précautions à respecter :

• Si vous êtes âgé(e), insuffisant rénal ou hépatique, la posologie peut être réduite.

• Evitez de cumulez le tramadol avec d'autres dépresseurs du système nerveux central sans avis médical.

• En cas d'oubli ou de surdosage accidentel, consultez immédiatement un professionnel de santé.

Quelle est la durée de l'effet du tramadol ?

• Tramadol à libération immédiate (gélules, comprimés simples, gouttes) : L'effet analgésique apparaît généralement dans l’heure suivant la prise et dure environ 4 à 6 heures.

• Tramadol à libération prolongée (comprimés LP – libération prolongée) : Cette forme est conçue pour diffuser le médicament lentement dans l’organisme. Elle offre une action prolongée sur 12 à 24 heures, ce qui permet une prise 1 à 2 fois par jour seulement.

Le moment idéal pour prendre du tramadol dépend de la forme du médicament (libération immédiate ou prolongée), de la fréquence des désagréments, ainsi que des recommandations du médecin.

Tramadol à libération immédiate

(ex. : Tramadol 50 mg en gélule ou en gouttes)

• Ce type de tramadol prend effet rapidement, en général dans l'heure qui suit.

• Il est souvent prescrit toutes les 4 à 6 heures.

• Dans ce cas, la prise peut être répartie matin, midi, soir (et parfois la nuit), selon les besoins du patient.

À prendre au moment où la douleur est la plus forte.

Tramadol à libération prolongée

(ex. : Tramadol LP 100 mg ou 150 mg, 1 ou 2 prises par jour)

• Ce type de traitement libère progressivement le principe actif sur 12 à 24 heures.

• Il est généralement prescrit 1 fois par jour (souvent le matin), ou 2 fois par jour (matin et soir).

L’objectif est de maintenir un effet antalgique constant tout au long de la journée.

Il existe plusieurs médicaments équivalents ou alternatifs au tramadol, selon l’intensité, le profil du patient et la tolérance au traitement. Ces équivalents peuvent appartenir à la même famille ou à des classes différentes d’antalgiques.

Équivalents du tramadol dans la même classe (palier 2) :

• Codéine : un antalgique souvent associé au paracétamol (ex. : Efferalgan codéiné, Codoliprane). Elle agit de façon similaire mais peut être moins bien tolérée (somnolence, constipation).

• Dihydrocodéine : moins utilisée en France mais proche de la codéine dans son action.

• Néfopam (Acupan) : un antalgique de palier 1 à 2, utilisé en cas de contre-indication aux opioïdes.

Alternatives plus fortes (palier 3) — en cas de douleurs intenses :

• Morphine : utilisée pour les souffrances sévères, souvent en milieu hospitalier.

• Oxycodone, Fentanyl : réservés aux souffrances très intenses ou cancéreuses, sous surveillance médicale stricte.

Alternatives non opioïdes :

• Paracétamol : en cas de douleurs légères à modérées, seul ou en association.

• Anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) : comme l'ibuprofène, le kétoprofène ou le naproxène, utiles en cas d'inflammation.

• Antidépresseurs ou antiépileptiques : parfois utilisés dans les maux neuropathiques (ex. : amitriptyline, prégabaline, gabapentine).